Premier voyage du pape Léon XIV en Turquie et au Liban, du 27 novembre au 2 décembre 2025

Après plusieurs mois de rumeurs, le Vatican a confimé ce mardi 7 octobre 2025 que Léon XVI se rendra en Turquie et au Liban du 27 novembre au 2 décembre 2025. Ce sera le premier voyage apostolique du Saint-Père depuis son élection à la tête de l'Eglise catholique le 8 mai 2025.

Ce déplacement en Turquie s'inscrit dans le cadre du 1700e anniversaire du Concile de Nicée (située dans l'actuelle Turquie), qui a permis de fixer pour la première fois le « Credo », c’est-à-dire la profession de foi chrétienne. Le pape François, avant son décès, avait déjà évoqué son désir de se rendre en Turquie à cette occasion. « Pour tous les chrétiens, c’est un moment d’unité authentique dans la foi, il ne faut pas manquer ce moment historique, non pas pour regarder le passé mais le futur », a confié Léon XIV à des journalistes qui l’attendaient à sa sortie de Castel Gandolfo ce 7 octobre.

Léon XIV fera aussi une étape au Liban, pays meutri par de multiples crises depuis de nombreuses années. Il a déclaré que le voyage au Liban permettrait d’annoncer encore le message de la paix au Moyen-Orient.

Pèlerinage à Iznik

Le Pape se rendra d'abord en Turquie, « en pèlerinage à Iznik », explique sobrement le communiqué du Saint-Siège. Il s’agit de la ville où se trouve l’antique Nicée. Il devrait y retrouver de nombreux responsables chrétiens, et notamment Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople. Répondant également « à l’invitation du chef de l’État », le pape Léon XIV sera très certainement reçu par le président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan.

En Turquie, le pape Léon XIV marchera sur les pas de quatre de ses prédécesseurs. Paul VI avait été le premier pape de l’ère moderne à voyager en Turquie, lors d’un déplacement de deux jours en juillet 1967. Il avait rencontré le patriarche de Constantinople Athénagoras. Jean-Paul II s’y était pour sa part rendu en 1979. Son successeur, Benoît XVI, y avait fait le déplacement en 2006. Il avait multiplié les gestes d’amitié à l’égard de l’islam, quelques semaines après son discours de Ratisbonne qui avait choqué de nombreux fidèles musulmans. Le pontife allemand s’était recueilli dans la Mosquée bleue d’Istanbul. Le pape François s’était lui aussi rendu en Turquie dès la deuxième année de son pontificat, en novembre 2014.

Le 30 novembre, le pape Léon XIV posera le pied au Liban où il restera jusqu’au 2 décembre. Le pape François avait également fait le vœu de visiter le pays du Cèdre à plusieurs reprises. Un tel voyage avait même été annoncé par la présidence libanaise en avril 2022, mais ce déplacement n’avait pas abouti. Le pape Jean-Paul II est venu au Liban en 1997 et Benoît XVI y a effectué son dernier voyage apostolique en 2012.

Turquie et Liban : les chrétiens au milieu d'une mosaïque religieuse

Pendant six jours, Léon XIV va donc aller à la rencontre des chrétiens de Turquie et du Liban. En Turquie, les chrétiens représentent moins de 1% de la population, soit moins de 200 000 personnes. Historiquement, l'Asie mineure est pourtant un des berceaux du christianisme. Istanbul, plus grande ville du pays, reste le siège de deux patriarcats importants : celui des Grecs et des Arméniens. Les Arméniens constituent la plus grande communauté chrétienne du pays, mais on peut également citer les Syriaques ou les Chaldéens.

Le Liban est un des pays qui possède la diversité religieuse la plus importante au monde. S'il est difficile d'établir des statistiques du fait de l'absence de recensement, les chrétiens représenteraient environ un tiers de la population libanaise. Les commuanutés chrétiennes présentes dans le pays sont notamment les maronites, les grecs orthodoxes et les catholiques.

Pour l’heure, le Vatican n’a pas communiqué le détail du voyage. Mais la presse libanaise évoque une rencontre officielle au palais présidentiel avec le président, le premier ministre, le chef du parlement, des ministres et des chefs religieux. Ce voyage sera placé sous le signe de la paix, comme l’a indiqué aux journalistes le pape Léon XIV à Castel Gandolfo. Le pape François « voulait donner cette étreinte au peuple libanais après l’exclusion, après tout ce qu’ils ont souffert, et nous essaierons de porter ce message de paix, d’espérance », a-t-il ajouté.