25/05/2023
Le fondateur de l’anglicanisme, religion officielle du royaume d’Angleterre, est le célèbre roi Henri VIII. À bien des égards, il incarne l’idéal de l’humaniste de la Renaissance, n’hésitant pas à accueillir à sa cour de nombreux artistes et intellectuels, pratiquant lui-même plusieurs arts, en particulier la musique. De grande taille, véritable force de la nature, il excellait aussi bien à la joute qu’à la chasse. Henri VIII semblait donc être l’incarnation même de l’adage humaniste « un esprit sain dans un corps sain ». Et pourtant, son nom évoque également un personnage sanguinaire, voire fou, n’hésitant pas à faire exécuter plusieurs de ses épouses, à massacrer ses opposants, aussi bien réels qu’imaginaires et à réprimer dans le sang toute forme de contestation. Il est surtout connu pour son opposition au Pape Clément VII, qui refusa de lui accorder l’annulation de son mariage avec Catherine d’Aragon, ce qui conduira au fameux schisme de 1530, date à laquelle il se proclame « Chef suprême de l’Église et du clergé d’Angleterre ». Pourtant, Henri VIII est aussi connu pour sa farouche opposition au mouvement de la Réforme, au point d’obtenir le titre de « Défenseur de la foi » en 1521. « Paradoxalement, on peut dire d’Henri VIII qu’il est un roi conservateur sur le plan religieux », explique Cédric Michon, Professeur d’histoire à l’Université de Rennes 2. Comment comprendre alors ce revirement ? Comment une simple question d’annulation de mariage a-t-elle pu conduire ce roi apparemment pieu à l’excommunication ? Personnage extrêmement contrasté et ambivalent, Henri VIII a profondément marqué l’histoire de l’Angleterre. Retrouvez les analyses de nos invités dans ce nouveau numéro d’Au Risque de l’Histoire.
