Les 16 et 17 janvier, les chrétiens du Niger ont subi des attaques d’une rare violence, suite aux manifestations contre les publications de l’hebdomadaire Charlie Hebdo. 10 personnes ont été tuées et des dizaines de personnes blessées. A Niamey, la capitale, les émeutiers ont pillé et incendié 45 églises, détruit 5 hôtels, un orphelinat et une école chrétienne. Les dégâts sont considérables et tout est à reconstruire. Les évêques du pays ont suspendu " jusqu’à nouvel ordre " l’ensemble des activités de l’Eglise. Mais la messe a pu être célébrée la semaine suivante dans toutes les paroisses, sur les ruines. Ce pays pauvre sahélien de 18 millions d’habitants, est à 98% musulman. Les 2% restants (moins de 350. 000 personnes), se divisent entre chrétiens et animistes. Comment expliquer cet embrasement survenu mi-janvier et quelle démarche possible de réconciliation ? L’Eglise catholique au Niger est jeune. Les premières communautés ont été créées grâce à des chrétiens provenant des pays limitrophes (Bénin, Burkina Faso, Nigéria, Togo). S’ils vivent en bonne entente avec leurs frères musulmans, les chrétiens sont toujours plus ou moins perçus comme des " étrangers ", fidèles d’une religion étrangère à la culture locale. Quels défis cela pose à cette Eglise, dont le rôle social est reconnu par tous? Décryptage dans Eglises du Monde.
Chaque semaine, Églises du monde invite à s’immerger dans la vie d’un pays, à la rencontre des communautés chrétiennes. Dépaysement garanti, avec la découverte des spécificités et du rayonnement de l’Église catholique ou de ses difficultés. Au-delà de l’actualité, il s’agit aussi de comprendre les grands enjeux du pays et la contribution que les chrétiens peuvent apporter à la société. Présenté par Stéphanie Dupasquier chaque jeudi à 21h45.
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