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Canonisation du cardinal Newman et de Marguerite Bays

Publié le 10/10/2019

 

Messe et canonisation du cardinal Newman et de Marguerite Bays

 

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[Interview] Pour s’approcher de la figure du cardinal Newman, KTO a interrogé le père Jean-Robert Armogathe, historien, théologien, cofondateur de la revue catholique internationale Communio, qui vient de publier un ouvrage sur le cardinal.

KTO : Le XIXème siècle paraît bien loin et que peut bien dire le cardinal Newman à nos contemporains, chrétiens ou non ?

Père Jean‑Robert Armogathe : 1801-1890, la vie de Newman couvre tout le xixe siècle. Et ses références intellectuelles sont davantage des auteurs anglais ou écossais que des continentaux (Descartes ou Kant). Mais les « piliers » de sa vie sont intemporels – et donc proches de nous : l’Écriture et la Tradition comme sources de la Révélation, l’Église comme peuple de Dieu, les dogmes dans leur développement historique, la foi comme vérité rationnelle. Sa lecture des Pères de l’Église fut décisive pour sa formation intellectuelle. Comme anglican aussi bien que comme catholique, il fut un des premiers théologiens « modernes ». Son approche de la foi rejoint des positions philosophiques contemporaines, qui s’adressent aux croyants comme aux incroyants. Il a une conception organique de la foi : la certitude que donne la foi est tout aussi forte que celle de la raison, bien que d’une autre nature. On a pu dire qu’il fut un précurseur – et en tout cas un inspirateur – de Vatican II.

Bio Express

Le bienheureux cardinal John Henry Newman, né à Londres le 21 février 1801 et mort à Edgbaston le 11 août 1890, est un écclésiastique, théologien et écrivain britanique. Prêtre anglican, il s'est converti au catholicisme en 1845. Déclaré vénérable par Jean-Paul II en 1991, il a été béatifié le 19 septembre 2010 par le Pape Benoît XVI.

Quel rapport voyez-vous avec les circonstances de cette canonisation, ce Mois missionnaire extraordinaire ? Qu’expriment ainsi l’Église et le pape François ?

Newman n’a jamais été évêque, et il est devenu cardinal à 78 ans, après avoir connu bien des déboires. On l’a pris comme patron des universités catholiques, mais la création d’une université en Irlande fut pour lui, pendant cinq ans, un insupportable pensum ! Pour le milieu romain, il était trop humaniste, trop intelligent, trop original, bref : trop anglais – et c’était un converti ! Or la mission commence à l’intérieur de l’Église, et le besoin de conversion n’est pas seulement celui de changer de religion ! Et toutes les « périphéries » ne sont pas seulement géographiques ! Newman missionnaire, oui – auprès des milieux intellectuels qui ne prennent pas au sérieux la proposition chrétienne. Pour retrouver une raison qui dépasse l’étroite raison positiviste sans renoncer à sa nature de raison, Newman ouvre la voie.

Mais justement, mettre en avant un converti de l’anglicanisme, n’est-ce pas contradictoire avec l’oecuménisme d’aujourd’hui ?

Newman a « franchi le Tibre » en comprenant que l’Église ne pouvait pas être nationale, mais que l’Église universelle devait prendre en compte les Églises particulières. Pour lui, rallier « Rome » (à 44 ans) était plus un passage qu’une conversion : c’est le véritable oecuménisme, qui n’est pas fait de compromis, mais d’approfondissement pour retrouver le Christ dans chaque communauté.

À titre personnel, qu’est-ce qui vous touche le plus dans sa parole ou son parcours ?

Son parcours fut linéaire, aboutissant au catholicisme. Et je suis touché par sa grande fidélité, malgré les incompréhensions et les attaques, au Siège de Rome qui « préside à la charité ». Et je partage cette intime conviction que la foi, qui est donnée aux humbles, est aussi la victoire de l’intelligence.

 

 

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Elles sont saintes : 

Marguerite Bays (1815-1879), Suissesse du Tiers-Ordre franciscain. Miraculeusement guérie d’un cancer, cette couturière a reçu des visions prémonitoires et des stigmates.

Giuseppina Vannini (1859-1911), Italienne, fondatrice des Filles de Saint-Camille, prolongation féminine de l’ordre des Clercs réguliers ministres des infirmes, de saint Camille de Lellis (1550-1614).

Dulce Lopes Pontes (1914-1992), Brésilienne, religieuse de santé fragile, elle est connue pour son action envers les plus pauvres.

 

Marie Thérèse Chiramel Mankidyan (1876- 1926), Indienne, fondatrice des Soeurs de la Sainte-Famille de Thrissur, consacrées à l’éducation des filles, l’assistance aux malades et l’aide aux nécessiteux.

Pour aller plus loin...

Retrouvez une série de conférence enregistrées dans le cadre du 16ème Colloque international John Henry Newman, organisé par l'Association Francophone des Amis de Newman s'est tenu à Paris, en novembre 2016. 

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Colloque Newman 2016 - Conférence de M. Grégory Solari

Le 16ème Colloque international John Henry Newman organisé par l’Association Francophone des Amis de Newman s’es...

26:35
Colloque Newman 2016 - Conférence de Didier Rance

Le 16ème Colloque international John Henry Newman organisé par l’Association Francophone des Amis de Newman s’es...

38:59
Colloque Newman 2016 - Conférence du P. Keith Beaumont

Le 16ème Colloque international John Henry Newman organisé par l’Association Francophone des Amis de Newman s’es...

29:54
Colloque Newman 2016 - Conférence du P. Christian Lotte

Le 16ème Colloque international John Henry Newman organisé par l’Association Francophone des Amis de Newman s’es...