Né à Londres le 21 février 1801, John Henry Newman est l’aîné de 6 enfants. Après des études à l’université d’Oxford, il est ordonné diacre de l’Église anglicane en 1824 puis prêtre un an plus tard. Il devient en 1828 curé de la paroisse Saint-Mary-the-Virgin, l’église universitaire d’Oxford.
En 1833, Newman publie le premier des Tracts for the Times, inaugurant des publications théologiques qui propagent les idées de ce qui sera appelé le ‘Mouvement d’Oxford’. Ce mouvement tente de rapprocher l’Église d’Angleterre de ses racines catholiques romaines, dénonçant les dérives de l’Église anglicane. La critique de l’anglicanisme de Newman s’inspire notamment de saint Augustin (354-430) et de sa lutte contre les hérétiques « donatistes ».
En 1841, le Tract 90, dont le but est d’affirmer que l’identité ecclésiologique de l’Église d’Angleterre est davantage catholique que protestante, est censuré par l’Université d’Oxford et l’évêque d’Oxford fait suspendre les publications.
Conversion au catholicisme
En 1843, John Henry Newman résilie sa charge de curé de paroisse. Le 9 octobre 1945, il est reçu dans l’Église catholique par le père Domenico Barberi, un religieux passionniste italien. Puis, le 1er novembre, le cardinal Nicholas Wiseman lui donne le sacrement de la confirmation à Oscott.
En 1846, Newman quitte l’Angleterre pour Rome, entre dans la Congrégation de l’Oratoire de saint Philippe Neri où il est ordonné prêtre catholique le 30 mai 1847. Une année plus tard, il fonde le premier Oratoire anglais, près de Birmingham. De 1851 à 1858, il est recteur de l’Université catholique de Dublin (Irlande).
Mis au ban de la société anglicane et protestante de son pays après sa conversion, il écrit en 1864, son Apologia pro vita sua pour répondre à une attaque du prêtre britannique anglican Charles Kingsley (1819-1875) contre son intégrité personnelle. L’ouvrage, considéré comme une biographie de grande portée intellectuelle, connaît un succès spectaculaire qui réhabilite largement son auteur dans l’opinion publique anglaise.
En mai 1879, John Henry Newman est créé cardinal par Léon XIII – alors qu’il est simple prêtre et ne sera jamais ordonné évêque. Il meurt le 11 août 1890 à Edgbaston, près de Birmingham.
Béatifié par Benoît XVI et canonisé par François
Le procès en canonisation du cardinal Newman a été ouvert en 1958. Jean-Paul II l’a déclaré ‘vénérable’ en 1991. Puis Benoît XVI, qui nourrissait un attachement personnel à l’égard de cet intellectuel, a tenu à célébrer lui-même sa béatification – une liturgie que le pape délègue d’ordinaire à un cardinal – le 19 septembre 2010 à Birmingham.
Dans son homélie, le pape allemand avait alors rendu hommage à « ses intuitions sur le rapport entre foi et raison, sur la place vitale de la religion révélée dans la société civilisée ». Il avait aussi salué sa conception de l’éducation, qui a exercé une grande influence sur les écoles et les collèges catholiques d’aujourd’hui.
C’est ensuite le pape François qui le canonisa le 13 octobre 2019. Les enseignements du cardinal Newman, fervent partisan de la formation des laïcs, ont inspiré le Concile Vatican II (1962-1965), événement qui repensa la nature de l’Église et son rapport au monde. Le Britannique est aussi considéré comme un grand apôtre de l’œcuménisme.
Le 38e Docteur de l’Église
Avec ce nouveau Docteur, l’Église catholique compte désormais 38 Docteurs dont cinq Français : Bernard de Clairvaux, Hilaire de Poitiers, François de Sales, Thérèse de Lisieux et saint Irénée.
Il s’agit du premier Docteur de l’Église proclamé par Léon XIV, et ce moins de trois mois après son élection. Son prédécesseur le pape François a conféré par deux fois ce titre durant son pontificat : à Grégoire de Narek en 2015 et à saint Irénée de Lyon en 2022. Benoît XVI également avait proclamé deux nouveaux Docteurs : sainte Hildegarde de Bingen et saint Jean d’Avila, en 2012.
Avec Agence I.Media