Le pape François a nommé Mgr Nicolas Brouwet évêque de Nîmes, Uzès et Alès (Gard) ce mardi 10 août. Il était jusqu'à présent évêque de Tarbes-Lourdes. La messe d’installation sera célébrée le samedi 18 septembre à la cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Castor à Nîmes.
Mgr Nicolas Brouwet, 58 ans, succède à Mgr Robert Wattebled, atteint par la limite d'âge de 75 ans. Ce dernier, évêque de Nîmes depuis 2001, avait annoncé sa renonciation en juin dernier.
Mgr Brouwet est ordonné prêtre en 1992 pour le diocèse de Nanterre. Engagé auprès des jeunes et des étudiants, il est curé et doyen dans plusieurs paroisses des Hauts-de-Seine, en milieu urbain. Il est également chargé de l’accompagnement des séminaristes à partir de 2003, avant d’être nommé évêque auxiliaire de Nanterre en 2008 par le pape Benoit XVI et ordonné par Mgr Gérard Daucourt.
Marie accueille tous ses enfants !
Le 11 février 2012 à l’occasion de la fête de Notre-Dame de Lourdes, il est nommé évêque de Tarbes et Lourdes. Il impulse le réaménagement des abords de la grotte des apparitions pour favoriser la prière, et la création d’un nouveau chemin du pèlerin ponctué par les signes de Lourdes. « La grotte est ouverte, comme les bras ouverts de Marie qui accueille tout pèlerin. Il y a des gens qui ne sont pas baptisés, qui viennent de loin. Marie accueille tous ses enfants ! », rappelle Mgr Brouwet dans l’émission Hors les Murs sur le renouveau du pèlerinage à Lourdes.
Attentif aux jeunes
En mars dernier, Mgr Brouwet a engagé une démarche synodale avec les jeunes des Hautes-Pyrénées, pour leur permettre de se rendre acteurs de la vie des communautés paroissiales et de les rendre attentifs à l’appel de Dieu. Soucieux de manifester une présence chrétienne auprès des 5000 étudiants à Tarbes, il a soutenu la création d’une colocation étudiante à la Maison diocésaine Saint-Paul. A Lourdes, il a aussi encouragé leur engagement auprès des malades. « Les jeunes sont en attente de pouvoir donner d’eux-mêmes et qu’on leur offre des espaces où ils puissent s’engager et rendre service », analyse-t-il dans l’émission La Vie des Diocèses.
Auprès des personnes malades, en contact avec leur pauvreté, leurs fragilités, leur nécessité d’être aidé au quotidien pour manger ou se déplacer, les jeunes « redécouvrent la dimension du corps ». « C’est une expérience, une manière de grandir, y compris dans leur propre corps », observe Mgr Brouwet : « On est âme et corps ». Mgr Brouwet manifeste sa préoccupation face à la « destructuration » de la famille au moment des grands débats législatifs. Il s’engage particulièrement autour de la fin de vie et partage sa réflexion à l’ensemble des fidèles des Hautes-Pyrénées dans une lettre pastorale en 2013.
Engagé pour l’annonce de l’Evangile
En 2015, Mgr Brouwet invite le diocèse de Tarbes et Lourdes à vivre une Année de la mission. « L’idée, c’était d’ouvrir nos communautés pour aller voir, prendre contact, parler de l’Evangile et de Dieu à tous ceux qui ne viennent pas dans nos communautés » pour leur « témoigner de la miséricorde de Dieu, que le Seigneur est là », confie-t-il alors à KTO en faisant le bilan de cette année, « il ne faut pas se laisser enfermer par les difficultés, mais se convertir à l’action de la grâce et à la joie ». Il faut savoir « voir et s’appuyer sur ce qui va bien », car « on aura toujours le temps de voir ce qui ne va pas ».
Dès le début de son épiscopat, Mgr Brouwet se préoccupe d’un renouveau missionnaire de la part des prêtres et des fidèles, dans ce diocèse de 230.000 habitants et aux nombreux paroisses rurales, pour la plupart en montagne. Il a lancé des missions paroissiales pour répandre le souffle de l’Esprit Saint et convertir les baptisés en disciples missionnaires.
La décision du pape pour Lourdes
En juin 2019, après une enquête du Saint-Siège, le pape François décide de nommer un délégué pontifical pour le sanctuaire de Lourdes, Mgr Hérouard. Cette décision sonne comme un désaveu pour Mgr Brouwet qui demeure néanmoins en charge du diocèse. L’envoyé du pape a supervisé la rédaction de statuts canoniques du sanctuaire de Lourdes et a contribué en février dernier à l’élévation du sanctuaire de Lourdes en sanctuaire national.
Mgr Antoine Hérouard avait pour mission la rédaction de ces statuts dans l'émission Sans Langue de Buis. Il y explique ce passage de sanctuaire diocésain à national : « Le diocèse de Tarbes et Lourdes est un diocèse avec des moyens humains et financiers limités. Il ne peut pas porter à lui tout seul le poids du sanctuaire et le sanctuaire ne peut se reposer uniquement sur le seul diocèse de Tarbes et Lourdes. » Ce changement a suscité localement des réactions et des incompréhensions.
Le diocèse de Nîmes
Le pape François confie à Mgr Nicolas Brouwet le diocèse de Nîmes, qui correspond au département du Gard. Plus de 745 000 personnes habitent dans le département. Il s’étend de la Méditerranée aux rives du Rhône, jusqu’au Mont Aigoual qui culmine à 1567 mètres. Nîmes, Alès et la Vallée du Rhône sont marqués par des réalités urbaines, et contrastent avec les zones rurales et le cadre naturel grandiose des Cévennes et des Causses.
Le diocèse est rattaché à la province ecclésiastique de Montpellier. L’histoire des communautés chrétiennes locales est marquée par les affrontements religieux entre catholiques et protestants au 16ème siècle. « L’œcuménisme a une place importante » rappelait Mgr Wattebled dans une émission La Vie des Diocèses en avril 2019.
De par sa situation géographique, de nombreux saints et évangélisateurs ont cheminé sur ce territoire. Le diocèse est marqué par la vie de plusieurs saints dont Gilles l'ermite. Né à Athènes, il est venu vivre en ermite au VIIè siècle dans la région. Le sanctuaire de Saint-Gilles-du-Gard est un lieu de pèlerinage et de passage sur la route du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle au départ d'Arles.
Autre figure locale, le père Emmanuel d'Alzon, fondateur des Augustins et des Oblates de l'Assomption en 1845. Vicaire général de Nîmes pendant 40 ans, il a été proclamé vénérable par le pape Jean-Paul II en 1991.
Biographie
1962 : naissance à Suresnes (Hauts-de-Seine)
27 juin 1992 : ordonné prêtre pour le diocèse de Nanterre
1993 – 1999 : vicaire en Hauts-de-Seine
1999 – 2006 : curé des paroisses Saint-Romain et Notre-Dame-des-Bruyères à Sèvres
2001 – 2006 : doyen de Chaville – Sèvres – Ville d’Avray
2003 – 2008: délégué diocésain à l’accompagnement des séminaristes
2006 – 2008: curé des paroisses Saint-Pierre et Saint-Jacques de Neuilly-sur-Seine et prêtre accompagnateur de l’aumônerie de l’Enseignement public de Neuilly
