Ils ont entre 16 et 30 ans, ils viennent de Nanterre, de Saint-Denis, d’Argenteuil… et même de Marseille. Le 12 décembre prochain, 1 500 jeunes des quartiers populaires feront vibrer le cœur de Paris, à l’église Saint-Roch, pour une nuit pas comme les autres : La Nuit de la Cité Céleste. Un événement né dans les banlieues, porté par une jeunesse croyante, joyeuse et audacieuse, qui veut montrer un autre visage des cités — celui de la foi, de la paix et de l’espérance.
“Heureux les artisans de paix” : un cri du cœur, une réponse à l’actualité
Dans un monde marqué par la peur et la violence, ces jeunes choisissent d’entendre l’appel du pape Léon à devenir des artisans de paix. Le thème de cette édition — “Heureux les artisans de paix” — résonne comme un manifeste spirituel et social. « Nous croyons que la paix commence dans le cœur de chacun, et qu’elle peut transformer nos quartiers », confie un jeune organisateur.
Alors que la guerre s’enlise en Ukraine, que la Terre Sainte reste sous tension, et que la France elle-même se déchire sur fond de tensions sociales, économiques et politiques, ce thème prend une résonance particulière. À l’heure où les divisions s’exacerbent, où les réseaux sociaux attisent les colères, ces jeunes font le choix inverse : celui du pardon, de la paix et de la prière.
Là où beaucoup cèdent à la tentation de relayer les conflits du monde jusque dans les cités, eux affirment vouloir être constructeurs de paix. Leur démarche n’est pas naïve, mais courageuse : refuser la logique de confrontation pour bâtir des ponts, créer des liens, et témoigner qu’une autre voie est possible. À contre-courant d’une époque marquée par la défiance, ils rappellent que la paix ne se décrète pas — elle se vit, pas à pas, dans le concret des relations humaines.
Une nuit forte en symboles et en visages
Au programme : louange, témoignages, ateliers et gestes de réconciliation. Monseigneur de Lisle, évêque auxiliaire de Meaux, donnera un enseignement sur la paix. La mannequin Rebecca Ayoko témoignera de son parcours entre violence et résilience, partageant son chemin vers la paix intérieure. Viendra aussi ce moment de grâce : chaque jeune qui le souhaite sera envoyé en mission par les évêques pour poser un acte de réconciliation avec quelqu’un de son entourage, un geste humble et fort, signe que la paix naît toujours d’un pas vers l’autre.
Une Église unie autour de sa jeunesse
Soutenus par l’ensemble des évêques d’Île-de-France, ces jeunes peuvent compter sur leurs présences fraternelles et spirituelles. Ont confirmé leur venue : Mgr Laurent Ulrich, Mgr Etienne Guillet, Mgr Matthieu Rougé, Mgr Guillaume de Lisle, Mgr Benoit Bertrand, Mgr Emmanuel Tois et Mgr Philippe Marsset. Un espace inédit permettra aussi aux jeunes de rencontrer personnellement un évêque, pour échanger librement, poser leurs questions, sans jugement ni protocole.
Une nuit de rencontre avec des ateliers sur la paix
Une heure d’atelier sera proposée au milieu de la nuit, avec différentes réalités d’Église présentes : la Prière sur la Croix avec les frères de Taizé, un atelier sur les anges avec le sanctuaire du Mont-Saint-Michel, Pax Christi sur la prévention de la violence, l’AED sur les martyrs d’aujourd’hui… Autant de chemins pour grandir dans la paix et découvrir la richesse de l’Église.