Le Conseil d'État belge a rendu sa décision. D'ici le 13 décembre, le gouvernement doit prendre de nouvelles mesures « de sorte qu'une restriction éventuelle de l'exercice collectif du culte ne soit plus disproportionnée ».
Depuis le 28 octobre, la Belgique a mis en place de nouvelles mesures pour freiner l'épidémie de coronavirus. Les célébrations religieuses publiques sont interdites, seuls les funérailles et les mariages sont autorisés avec respectivement 15 ou 5 personnes maximum. Les églises peuvent également être ouvertes pour la prière individuelle.
Mais le Conseil d'État belge a considéré ces mesures « disproportionnées ». L'institution a rendu un arrêt ce mardi 8 décembre. Elle demande à l'État belge de « modifier ce régime, à tout le moins provisoirement, de sorte qu'une restriction éventuelle de l'exercice collectif du culte ne soit plus disproportionnée ».
— Council of State of Belgium (@CouncilStateBE) December 8, 2020
Une rencontre entre les représentants des cultes et le ministre de la Justice Vincent Van Quickenborne se tient mercredi 9 décembre. À l'issue de cette réunion, le père Tommy Scholtes, porte-parole francophone de la Conférence des évêques de Belgique, a déclaré à KTO que la jauge pourrait être fixée à 15 personnes. « La situation sanitaire est telle que le ministre, après consultation des instances sanitaires, pense ne pas pouvoir donner davantage de possibilité de nombre de personnes présentes pour des célébrations. »
Mobilisation de la communauté juive d'Anvers
Depuis la reprise des messes avec assemblée en France, le 28 novembre, la Belgique est le seul pays européen avec des mesures interdisant les cultes publics. Le 27 novembre, le Comité de concertation (organe qui rassemble des ministres du gouvernement fédéral, les ministres-présidents des entités fédérées et des experts sanitaires) avait statué que ces mesures, comme d'autres, seraient prolongées jusqu'au 15 janvier.
Après cette annonce, la Conférence des évêques de Belgique (CEB) a réagi par communiqué exprimant « leur solidarité par rapport aux mesures du Gouvernement pour contrer la pandémie », mais soulignant que « les évêques tout comme de nombreux croyants, ressentent toutefois ce lockdown des célébrations religieuses publiques dans les églises, comme une limitation au vécu de leur foi. »
La demande en référé déposée devant le Conseil d'État est venue de membres de la communauté juive d'Anvers : deux associations propriétaires d’une synagogue anversoise, deux membres pratiquants de la communauté juive d’Anvers ainsi qu’un couple sur le point de se marier le 14 décembre selon la tradition juive, précise l'arrêt du Conseil d'État. Les juifs s’apprêtent également à fêter Hanoukka du 10 au 18 décembre.