L’après-CIASE, une « période risquée » (Père Patrick Goujon)

04/10/2022

Un an après la remise du rapport de la CIASE, témoignage et analyse du père Patrick Goujon. Patrick Goujon, jésuite et prêtre, a publié en octobre 2021 un livre « Prière de ne pas abuser » dans lequel il revient sur les agressions qu’il a subies enfant à de multiples reprises, de la part d’un prêtre... Un an après la CIASE, il se souvient de sa libération d’avoir enfin été entendu par l’institution ecclésiale, et l’émotion ressentie lors de la cérémonie mémorielle des évêques de France, à Lourdes, en novembre 2021. « Nous sommes ensuite rentrés dans un temps très gris, très incertain » explique-t-il cependant. Alors que la commission organisée par la conférence des religieux et religieuses de France s’est très vite mise en place, il a fallu attendre de longs mois avant d’avoir des précisions de la part de la conférence des évêques de France. « Pour les victimes, ne pas voir d’actions concrètes mises en oeuvre réactive le traumatisme, avec ce sentiment de se heurter de nouveau à un mur de silence de la part de l’Eglise » déplore le père Patrick Goujon. Tandis que se mettait en place l’INIRR, on a vu des réactions diverses dans les diocèses ou les communautés locales. Comment entendre la souffrance des victimes, reconnaître la gravité des crimes et de la responsabilité ecclésiale ? Le père Patrick Goujon rappelle l’importance d’écouter chaque personne victime personnellement : « Tout relèvera d’un travail de rencontres. Il n’y a pas de réparation en dehors de cela. » La période dans laquelle nous entrons est « une période risquée... ».