Gérard Longuet, proche de François Fillon, ancien ministre de la Défense et sénateur de la Meuse, est l’invité de « Face aux chrétiens », émission organisée par La Croix, KTO, RCF et Radio Notre Dame. Interrogé sur les démêlés de François Fillon avec la justice, Gérard Longuet regrette que le juge n’ait pas pris le temps nécessaire à l’examen du dossier et défend bec et ongles François Fillon. « Je ne l’ai jamais vu associé à un seul scandale de la Vè République. La seule faiblesse de François Fillon c’est sans doute d’avoir considéré qu’un homme politique pouvait vivre comme un cadre supérieur en utilisant les moyens du Parlement au service de sa vie personnelle et professionnelle qui ne font qu’un tout. La difficulté, c’est où mettre la frontière quand vous êtes un homme politique et qu’on vous demande d’être disponible à tout moment. » Evoquant le programme du candidat de la droite et du centre, l’ancien ministre de la Défense souligne le courage de François Fillon lorsqu’il avait dit qu’il était à la tête d’un Etat en faillite car « il n’est plus possible d’envoyer la facture à l’Etat, aux collectivités locales, à la Sécurité sociale, parce que cette facture tue le seul facteur d’espérance qu’est l’investissement. » Gérard Longuet estime que le choix n’est plus entre le libéralisme et le colbertisme. « Nous sommes la génération de l’épreuve de vérité. La vraie rupture sera de choisir entre une société dirigiste ou une société de confiance. Il faut que le pouvoir politique renonce à tout diriger. Il doit faire confiance à des acteurs aussi simples que les collectivités locales, les familles, les entreprises, les associations. Et je soutiens un homme politique dès lors qu’il accepte d’être modeste et qu’il prône une société de confiance où on dit aux gens qu’ils sont capables de réussir par eux-mêmes. » Gérard Longuet explique la percée d’Emmanuel Macron par « une usure du système, un étouffement. Il y a un phénomène de génération et dans une France qui doute d’elle-même, le fait d’être jeune et de n’avoir rien fait est un avantage, mais ce n’est pas une condition suffisante pour rassurer, surtout lorsque vous rassemblez tout et son contraire. » Tout en soulignant qu’il se sent plus près de Macron que de Marine Le Pen, Gérard Longuet dit que l’ancien ministre de l’Economie « fera du Hollande plus jeune, plus souriant, avec une dialectique plus fine, parfois dangereusement paradoxale, mais il ne s’attaque pas à l’essentiel qui est que le ratio entre actifs et non-actifs s’est dégradé en France et la dépense publique est une réponse de facilité. »