Pierre Larrouturou, fondateur et porte-parole du parti Nouvelle Donne, l’un des « petits candidats » à la présidentielle, est l’invité de « Face aux chrétiens » émission organisée par La Croix, KTO, RCF et Radio Notre Dame. Interrogé sur la situation de François Fillon, Pierre Larrouturou estime que « c’est une étape supplémentaire dans l’effondrement, dans le pourrissement de notre vie politique. Plus que jamais on aurait besoin d’un projet solide. Plus que jamais les Français espèrent quelque chose de nouveau et à chaque fois c’est la même déception et on sent bien que cela peut finir pas s’effondrer et on peut connaître le chaos. On espérait un vrai débat de fond. Pour François Fillon il y a la présomption d’innocence, mais il se trouve qu’il avait fait des tonnes sur le Général de Gaulle qui n’avait jamais été mis en examen et que si lui était mis en examen il arrêterait immédiatement la campagne. La loi ne l’oblige pas à cesser, mais vu ce qu’il a dit, il devrait la renoncer. Mais le plus grave c’est la façon dont il attaque la justice. » Sur le vote à la présidentielle, Pierre Larrouturou craint qu’il y ait « un risque que les Français votent pour le moins pire. Au delà des questions économiques et sociales il y a une crise anthropologique, culturelle. Il y a une question d’identité : est-ce qu’on croit encore à la dignité de l’homme. On nous a appris à l’école que l’homme était un homo sapiens-sapiens et en fait on a l’impression qu’il n’est qu’un élément d’un rouage économique et du système de production. Il y a donc une vraie question anthropologique et les politiques, au lieu d’y répondre l’aggravent. » Pierre Larrouturou n’est pas optimiste. « Cela peut très très mal finir. La crise de 29 a fini dans la barbarie. En Europe on peut voir de notre vivant le chaos. Un vote Trump veut venir en Europe bientôt. Et entre la Chine et le Japon il y a une course au surarmement. Je ne crois pas à la révolution mais il faut que l’on dise aux citoyens : ne vous résignez pas, relevez la tête n’ayez pas peur. Que l’on soit de droite ou de gauche on voit tous qu’on peut aller à la catastrophe, alors prenons nos responsabilités, ne votons pas pour le moins pire. » Pour cela il estime qu’il faut que chacun de nous s’engage en politique. « Y compris chez les chrétiens, il faut mener une réflexion. Les chrétiens ont souvent peur de s’engager en politique, par peur de l’affrontement ou par modestie, mais ils ne doivent pas laisser les manettes à ceux qui ont échoué depuis 30 ans. »