« L'Europe et les migrants », une émission En Débat

Alors que les institutions européennes cherchent à réformer les règles de migration et d'asile, la rédaction de KTO vous propose un débat entre François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie et député européen PPE, et Jan De Volder, secrétaire général de Sant’Egidio Europe. A retrouver ce vendredi 5 mai, à 20h35, depuis le Parlement européen à Bruxelles.

Face à la crise migratoire, l’Union européenne a entamé la réforme de sa politique commune en matière de migration et d’asile. Les négociations laissent apparaître les profonds désaccords entre les 27 États membres. Comment concilier une approche humanitaire, l'intégration, la sécurité et la responsabilité ? Comment l'appel du Pape à accueillir les migrants est-il entendu ? Quelle est la réelle capacité d'accueil en Europe ? Comment promouvoir le droit de ne pas avoir à émigrer, concept promu par le pape François de pouvoir rester sur sa terre ?

La rédaction de KTO vous propose un débat entre François-Xavier Bellamy, professeur de philosophie et député européen PPE, et Jan De Volder, secrétaire général de la communauté de Sant’Egidio Europe. Ce dernier participe à l’organisation des « couloirs humanitaires » pour favoriser l’entrée et l’intégration de réfugiés en Europe. Plusieurs eurodéputés, de plusieurs bords politiques et de plusieurs pays, apporteront leurs points de vue.

La réforme de la politique d'asile et d'immigration

Ces derniers mois, les institutions européennes ont entrepris de réformer le droit d'asile et d'immigration. Si les tractations sont en cours, ce projet qui devrait être débattu avant les prochaines élections européennes de juin 2024. La proposition s'articule autour quatre axes : un règlement sur le filtrage aux frontières extérieures, un système centralisé détenant des informations sur les condamnations des citoyens non-européens, le mécanisme de relocalisation et un cadre pour la gestion des crises.

Jusqu'à présent, c'est le « système de Dublin » qui condense la majorité des règles sur le sujet. Signé pour la première fois en 1990, amendé en 2003 puis en 2013 face à la crise migratoire, il donne des critères pour déterminer le pays en charge de la demande d'asile : il s'agit du pays d'entrée. Cette mesure est critiquée et pourrait être réformée puisqu'elle laisse reposer un grand nombre de demandes d'asile sur peu de pays.

Le pape François et les migrants

Très tôt dans son pontificat, le pape François s'est saisi du sort des migrants en se rendant pour son premier voyage à Lampedusa, le 8 juillet 2013. L'île italienne connaissait alors une arrivée importante de migrants. Pour gérer la situation de crise, la communauté européenne avait été prise de court, ankylosée dans une législation peu adaptée et laissant des centaines de milliers de personnes dans des conditions désastreuses. Devant le drame des migrants, le Saint-Père avait déclaré : « La mondialisation de l’indifférence nous a ôté la capacité de pleurer ! » Il avait alors accueilli trois familles syriennes à bord de son avion retour pour Rome.

En 2021, lors de sa deuxième visite sur l'île grecque, il avait déclaré que la Méditerranée, « berceau de tant de civilisations, est désormais comme un miroir de la mort. Ne permettons pas que la mare nostrum se transforme en une désolante mare mortuum, (...) arrêtons ce naufrage de civilisation ! »

« Libres de choisir entre migrer ou rester »

Depuis 1914, la Journée mondiale du migrant et du réfugié est célébrée par l'Église pour exprimer sa proximité avec les personnes vulnérables, du fait des nombreux défis qu'elles rencontrent sur leur route. Cette année, elle aura lieu le dimanche 24 septembre, avec pour thème « Libres de choisir entre migrer ou rester ». Par cette nouvelle édition, le pape François souhaite promouvoir « un droit qui n’a pas encore été codifié au niveau international : le droit de n’avoir pas à émigrer – en d’autres termes – le droit de pouvoir rester sur sa terre ». Le Pape espère ainsi voir se développer « la participation au bien commun, le droit de vivre dans la dignité et l’accès au développement durable ».

L'action de la communauté de Sant’Egidio

La communauté laïque Sant’Egidio souhaite depuis sa création en 1968 faire revivre « l’esprit d’Assise », en œuvrant par la prière, auprès des pauvres et pour la paix. Elle contribue aux médiations dans certains conflits. La communauté laïque Sant’Egidio souhaite depuis sa création en 1968 faire revivre « l’esprit d’Assise », en œuvrant par la prière, auprès des pauvres et pour la paix. Elle contribue aux médiations dans certains conflits.

Auprès des migrants, Sant'Egidio a ouvert des écoles de langue et de culture à partir des années 1980. Ils ont ensuite mis en place des couloirs humanitaires pour accompagner des familles de réfugiés en Europe.