Ce mercredi 9 mars, la cour d’assises spéciale de Paris a rendu son verdict du procès de l’attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray, qui avait coûté la vie au père Jacques Hamel, en juillet 2016.
La cour d’assises spéciale de Paris a condamné les trois accusés présents et jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle à des peines de prison de 13 ans pour Jean-Philippe Steven Jean-Louis, 10 ans pour Farid Khelil et 8 ans pour Yassine Sebaihia. Absent du procès et présumé mort, Rachid Kassim, accusé de complicité, a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté.
Depuis le 14 février, le procès de l'assassinat du père Jacques Hamel se tient devant la cour d'assises spéciale de Paris. Quatre personnes sont jugées, l’une pour complicité d’assassinat et trois pour association de malfaiteurs. Les deux assaillants, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui avaient fait irruption dans l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray ont été abattus par les forces de l'ordre lors du drame.
Dans un communiqué, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen qui s'était porté partie civile, a réaffirmé sa proximité avec les familles du père Jacques Hamel, de Janine et Guy Coponet et les religieuses des Filles de la Charité : « Je pense leur douleur encore vive, leur deuil encore présent, mais aussi leur vie plus forte que la mort. Je les remercie d’avoir choisi la vie et le contraire de la haine, c’est-à-dire le pardon ou l’espérance du pardon. »
« De quel côté se trouvent ceux qui sont aujourd’hui condamnés ? Nous avons entendu qu’ils choisissent le chemin du bon Larron, a-t-il écrit. C’est ma prière, mon espérance nourrie par leurs paroles fortes, inattendues. La question de savoir ce que vont devenir YASSINE, FARID et STEVEN est la question la plus importante. Ils savent qu’ils doivent passer aux actes après la parole. »
Au premier jour du procès de l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray qui a coûté la vie au père Jacques Hamel, les parties civiles ont exprimé leurs attentes.
Jeudi 17 février, Guy Coponet a témoigné à la barre. Ce paroissien était dans l'église au moment de l'attaque. Egorgé par les terroristes, il s'en est sorti par miracle. Il a témoigné de cette journée terrible et de la foi inébranlable qui l'habite. Et partagé la prière du Je vous salue Marie qu'il a récitée inlassablement alors qu'il était au sol. A la suite de ce témoignage, l'un des accusés Farid Khelil, cousin de l'un des assaillants, a demandé pardon.
Après avoir entendu les victimes, les parties civiles et les enquêteurs, ce sont les trois accusés qui ont la parole en cette troisième semaine du procès de l’attentat qui a coûté la vie au père Hamel. La Cour d’assises spéciale de Paris a mené pendant trois jours les interrogatoires de Jean-Philippe Steven Jean-Louis, Yassine Sebaihia et Farid Khelil, tous les trois jugés pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.
« Il faut que la justice soit rendue et la vérité connue »
Pour l'ouverture du procès, la Conférence des évêques de France a publié un communiqué, affirmant sa « confiance » dans l'institution judiciaire. Aux proches, otages, paroissiens, fidèles, religieux qui ont été touchés par ce drame, la CEF témoigne de sa « profonde affection et sa prière ». La vie et le martyre du père Hamel « portent du fruit » et résonnent comme un « appel à la fidélité et à la fraternité », mais, comme l'écrit le père Hugues de Woillemont, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, « la vérité et la justice sont nécessaires à chacun pour avancer ».
Cinq ans après les faits, le procès de l'assassinat du Père Hamel et de la tentative d'assassinat de Guy Coponet, l'un des paroissiens blessés, s'ouvre à la cour d'assisses spéciale de Paris. Sur le banc des accusés, trois personnes seront présentes, une quatrième personne, Rachid Kassim, présumé mort, sera absent du procès.
Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen s'est lui porté partie civile. « Le pardon n'est pas vrai s'il ne passe pas aussi par les chemins de la justice », explique-t-il à KTO.
« Il y a le verdict qui est important, mais il y a aussi une lumière que cela va pouvoir nous apporter, espère-t-il, sur l'événement lui-même, sur la personnalité du père Hamel, et puis sur cette violence présente, et présente aussi dans des religions. Qu'est-ce qu'on en fait ? »
Roseline Hamel, sœur du prêtre martyr, espère que « la vérité soit dite sur ce qui aurait dû être fait, et qui n'a pas été fait pour préotéger les citoyens, pour protéger mon frère de cet attentat ».
Cinq ans après l'assassinat de son frère, elle s'émeut : « Cette violence inhumaine en tant que victime collatérale que l'on doit vivre, c'est affreux, c'est monstrueux ». Elle souhaiterait de ce procès que « l'État reconnaisse qu'il n'a pas donné les moyens pour protéger les citoyens et empêcher cet attentat perpétré sur le corps de mon frère comme un animal à l'abattoir ».
« Puisse la vraie lumière éclairer les juges »
A quelques jours de l’ouverture du procès de l’assassinat du père Jacques Hamel, qui aura lieu le 14 février 2022, Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen, a tenu une conférence de presse à Saint-Etienne-du-Rouvray, le 2 février 2022.
Le procès
Le procès s'ouvre à la cour d'assises spéciale de Paris à partir du 14 février pour quatre semaines. Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen et la famille Coponet se sont portés partie civile. Le couple assistait à la messe dans l'église de Saint-Etienne-du-Rouvray ce 26 juillet 2016 où le mari Guy a été gravement blessé. Sa femme, Janine, est décédée en avril 2021. Les trois religieuses des Filles de la Charité présentes lors de l'attentat, sœur Danièle, sœur Hélène et sœur Huguette, ne se sont pas portées partie civile.
Les deux terroristes Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean ont été tués pendant l'attaque par les forces de l'ordre. Quatre personnes sont accusées : Rachid Kassim, présumé mort en Syrie, jugé pour « complicité d’assassinat », Jean-Philippe Steven Jean-Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia, tous trois mis en examen pour « association de malfaiteurs terroriste criminelle ».