Le 1er octobre, l’Église fête sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte Face. La sainte de Lisieux, connue pour « sa petite voie » développée dans son autobiographie Histoire d’une âme, est docteur de l’Église depuis 1997.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus (1873-1897) a vécu dans son carmel de Lisieux une expérience spirituelle qui a fait sa spécificité et sa renommée. Pourtant, nul ne pouvait déceler, derrière la vie sans relief de la jeune carmélite, la profondeur de son union à Dieu.
La famille Martin, une famille chrétienne
Thérèse Martin est née dans une famille profondément chrétienne. Son père, Louis Martin, est horloger à Alençon. Sa mère, Marie-Azélie Guérin, dite Zélie, est dentellière. Ils se marient quelques mois après leur rencontre en 1853. Lorsque Thérèse naît le 2 janvier 1973, elle a déjà quatre sœurs : Pauline, Marie, Léonie et Céline. Thérèse a 4 ans lorsque sa mère meurt d’un cancer du sein en août 1877. La famille déménage et s’installe à Lisieux, dans la maison des Buissonnets.
« Le bon Dieu m’a donné des parents plus dignes du Ciel que de la terre », Lettre 261, 26 juillet 1897
Thérèse reste affectée par le décès de sa mère. Le départ de sa sœur Pauline, sa deuxième maman, au carmel de Lisieux rouvre la blessure. Thérèse a 10 ans. Atteinte dans sa sensibilité, elle tombe malade. Le 13 mai 1883, elle est guérie par le sourire de la Vierge Marie. Cependant, elle reste fragile, tourmentée par les scrupules, pleurant pour un rien. Pendant la nuit de Noël 1886, elle reçoit une grâce qui lui permet de « sortir de l’enfance ». Thérèse vit une conversion.
L’entrée au carmel (1888-1897)
Après cette grâce de Noël, Thérèse sent naître en elle l’attrait du carmel. Elle demande à son père l’autorisation nécessaire et sollicite son admission auprès de toutes les autorités possibles. Elle se rend même à Rome pour rencontrer le pape à l’automne 1887. L’autorisation lui est finalement accordée et Thérèse entre au carmel de Lisieux à l'âge de 15 ans, le 9 avril 1888.
La nuit de la foi et « la petite voie »
En 1889, son père entre dans un asile psychiatrique à Caen. Thérèse en est fortement bouleversée et prie avec le « Serviteur souffrant » (Is. 53). Elle avance « les mains vides », consciente de sa pauvreté. En 1896, l’obscurité se fait dans son âme, avec la tentation de douter de l’existence du Ciel. Elle n’a d’autre choix que « d’aimer sa petitesse et sa pauvreté ». Cependant, au carmel de Lisieux, aucune de ses sœurs ne soupçonne les combats qu’elle mène. Sa vie est toute ordinaire.
Dans cette nuit de la foi, Thérèse découvre la « petite voie » ou « voie de l’enfance », pétrie de confiance et d’amour. Le 9 juin 1895, au cours de la messe de la Trinité, Thérèse s’offre à « l’Amour Miséricordieux » de Dieu. Par ce don total d’elle-même, elle est consumée par l’Amour de Dieu. Elle a trouvé sa vocation : « L’Amour ! ».
« O Jésus mon Amour… ma vocation enfin je l’ai trouvée, MA VOCATION, C’EST L’AMOUR […], dans le Cœur de l’Église, ma Mère, je serai l’Amour… ainsi je serai tout… ainsi mon rêve sera réalisé !!!… » (Ms B)
Histoire d’une âme
Alors que Thérèse est atteinte par la tuberculose, sa sœur Pauline, en religion Mère Agnès, lui demande de rédiger ses souvenirs d’enfance. Elle y raconte sa brève existence, riche de la présence de Dieu. Thérèse décrit cette petite voie qu’elle a suivi.
Thérèse meurt le 30 septembre 1897, rongée par la maladie. Son autobiographie est publiée un an après sa mort avec pour titre Histoire d’une âme. L'ouvrage rencontre un immense succès de par le monde.
Carmélite et missionnaire
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus a été canonisée le 17 mai 1925 puis proclamée patronne des missions le 14 décembre 1927 par le pape Pie XI. En 1944, le pape Pie XII la proclame patronne secondaire de la France. Enfin, le 19 octobre 1997, le pape Jean-Paul II la proclame docteur de l’Église.
Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus est patronne des missions, elle qui n’est jamais sortie de son carmel.
« Je voudrais parcourir la terre, prêcher ton nom et planter sur le sol infidèle ta Croix glorieuse, mais, ô mon Bien-Aimé, une seule mission ne me suffirait pas, je voudrais en même temps annoncer l’Évangile dans les cinq parties du monde et jusque dans les îles les plus reculées… Je voudrais être missionnaire non seulement pendant quelques années, mais je voudrais l’avoir été depuis la création du monde et l’être jusqu’à la consommation des siècles… » (Ms B).