Cette semaine, "Au Risque de l’histoire" envisage une question qui pourrait paraître saugrenue : peut-on être catholique et infidèle à Rome ? Pourtant, cette question s’est posée pour de nombreuses communautés au XIXe siècle et elle perdure jusqu’à nos jours. Dissidents, insatisfaits, rebelles, ils n’acceptent pas la signature du concordat entre Napoléon et Pie VII; d’autres, au contraire, estiment quelques années plus tard que l’Église n’est pas assez moderne ; les derniers, quant à eux, refusent le dogme de l’infaillibilité pontificale. Mais qui sont ces "catholiques malgré Rome" au XIXe siècle ? Quelle est leur importance ? Et comment la hiérarchie juge-t-elle ces mouvements ? "Il y a une spécificité des ruptures avec l’autorité romaine au XIXe siècle, par exemple dans le cas de ce qu’on appelle la petite Église. Avec la Réforme, on avait affaire à une rupture à la fois théologique, ecclésiologique et pastorale, le schisme était donc profond, radical. Alors qu’au XIXe siècle, les désaccords sont essentiellement ecclésiologique, portant sur la place des évêques et bien sûr celle du pape. On a donc des ruptures en dépit d’une théologie et d’une pastorale parfois identiques", défend Alain Cabantous, Professeur émérite à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. "Il faut comprendre que la centralité romaine ne s’établit qu’en 1870 ! De sorte qu’il existe plusieurs groupes qui se sentent parfaitement catholiques tout en ayant pris une nette distance avec Rome. Le caractère schismatique de ces groupes est donc bien moins évident qu’on ne pourrait le penser avec les critères d’aujourd’hui.", rappelle Jean-Pierre Chantin, chercheur au LARHRA à Lyon.
Le journaliste Christophe Dickès, et ses invités se penchent sur des moments-clés de l'Histoire de l'Eglise, pour en exposer, de manière aussi claire que précise, les enjeux et les faits.
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