Le Liban est accablé par une crise politique, économique et sociale. Les conséquences de l'explosion dans le port de Beyrouth, le 4 août, s'ajoutent aux pénuries, à l'inflation et à la grande pauvreté. KTO vous emmène à la rencontre des Libanais, avec le magazine Hors les Murs diffusé ce mercredi 4 août à 20h35, suivi d'un entretien exclusif avec le cardinal Bechara Boutros Raï.
Le 4 août 2020, une explosion d’une ampleur inédite frappe le port de Beyrouth, faisant 207 morts et plus de 6500 blessés. Ce drame, qui a mis en lumière la corruption et l’incurie de la classe politique, s’ajoute à la crise économique d’une brutalité inouïe que traverse le Liban depuis fin 2019. Fermeture d’écoles, urgence dans les hôpitaux, chômage... Plus de la moitié de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté. La livre libanaise a perdu 90% de sa valeur, entraînant une hyperinflation. Les prix des produits de première nécessité ayant explosé, la survie est devenue la principale préoccupation d'une majorité de Libanais.
Le quotidien de la population continue de se dégrader avec la pénurie de médicaments et d’essence qui touche le Liban depuis plusieurs semaines. Les étalages des pharmacies sont vides et, dès l’aube, les queues de voitures s’étirent sur des kilomètres devant les stations-services. Cette situation intenable a contraint les Libanais qui le peuvent à quitter le pays. Certains d’entre eux ont fait le choix de rester pour aider à la reconstruction. Professeurs, personnels soignants, travailleurs sociaux…
« Quel est le Liban que nous voulons ? »
Pour marquer le premier anniversaire de l’explosion du 4 août, la rédaction de KTO vous emmène à Beyrout, à la rencontre des Libanais, au cœur des centres d'aide alimentaire, de soins médicaux, au milieu des réfugiés et dans les écoles. Leurs témoignages d’Espérance se retrouvent dans les écoles soutenues par l'Œuvre d'Orient, dans les centres de santé accessibles à tous de l’Ordre de Malte, mais aussi dans l’amitié des sœurs qui sillonnent les camps de réfugiés syriens et palestiniens, eux aussi victimes de la crise.
L’éclairage de nos invités permettent de comprendre le quotidien de la population, les besoins urgents et, malgré tout, les raisons d'espérer. Ainsi, Philippine de Saint Pierre est allée à la rencontre du père Michel Abboud, directeur de Caritas Liban, d'Oumayma Farah, déléguée générale de l’Ordre de Malte, et de Mgr César Essayan, vicaire apostolique latin de Beyrouth. Ce dernier, connu pour son franc-parler, témoigne : « Il faut prier pour les Libanais, pour qu’ils se rendent compte qu’ils sont l’Espérance du Liban d’aujourd’hui […] Il faut qu’on construise nous-même notre pays, […] qu’on se pose la question : quel est le Liban que nous voulons ? Et qu’on y aille ».