Les évêques américains condamnent les violences après l'insurrection au Capitole

Publié le 07/01/2021

Après les scènes de chaos du mercredi 6 janvier au Capitole à Washington, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a réagi dans un communiqué. « Je me joins aux personnes de bonne volonté pour condamner la violence qui sévit aujourd'hui », a écrit le président de l'USCCB, Mgr José Gomez.

Les images des manifestants s'infiltrant dans le Congrès américain ont fait le tour du monde, mercredi 6 janvier. Alors que les membres du parlement votaient la certification de l'élection de Joe Biden, des personnes ont forcé l'entrée de ce bâtiment, symbole de la démocratie américaine. « En ce moment troublant, nous devons nous engager à nouveau en faveur des valeurs et des principes de notre démocratie et nous rassembler comme une seule nation sous le regard de Dieu », a enjoint le président de la Conférence des évêques catholiques américains, Mgr José Gomez, archevêque de Los Angeles.

Dans ce message diffusé le mercredi dans la soirée, l'archevêque de Los Angeles a souligné « prier pour les membres du Congrès et le personnel du Capitole, ainsi que pour la police et tous ceux qui travaillent à rétablir l'ordre et la sécurité publique. »

« Ce n'est pas ce que nous sommes en tant qu'Américains »

« Les élections se sont déroulées dans un état de très profondes divisions. Les Américains sont divisés sur des questions sociales », expliquait Jean Duchesne, professeur de littérature et de civilisation américaine, dans l'émission Églises du monde du 5 novembre sur les États-Unis. Dans le communiqué de ces dernières heures de l'USCCB, Mgr José Gomez a insisté : « Ce n'est pas ce que nous sommes en tant qu'Américains. »

De son côté l'archevêque de Washington a également appelé « à prier pour la paix ». Mgr Wilton Gregory, nommé cardinal en octobre dernier, a déclaré : « Notre Capitole des États-Unis est une terre sacrée et un lieu où les gens ont manifesté à juste titre au cours des siècles passés, représentant une grande variété d'opinions. Nous, Américains, devrions honorer le lieu où les lois et les politiques de notre nation sont débattues et décidées.  Nous devrions nous sentir violés lorsque l'héritage de liberté inscrit dans ce bâtiment est méprisé et profané. »

La nécessité d'un « examen de conscience national »

Dans une série de courtes vidéos publiées sur Twitter, Mgr Robert Barron, évêque auxiliaire de Los Angeles a incité à un « examen de conscience national » : « Mes amis, les événements effroyables qui se déroulent aujourd'hui à Washington DC sont le signe inquiétant d'un effondrement de notre système démocratique et nous obligent à un examen de conscience national concernant la vie civique de ce pays », a-t-il tweeté.

Le pape François lance un appel

Lors de l'Angélus du dimanche 10 janvier, le pape François s'est exprimé sur les violences du Capitole.

Le déroulé des faits :

 

► Le 4 novembre 2020, Joe Biden est élu avec 306 grands électeurs contre 232 pour le président sortant Donald Trump. Les élections ont ouvert la voie à une intense bataille judiciaire pour le recompte des voix.

► Le 6 janvier 2021, à deux semaines de l'investiture du nouveau président, les membres du Congrès américain devaient certifier par un vote la victoire de Joe Biden.

► Lors du vote, plusieurs centaines de personnes ont manifesté devant le Capitole, siège du Congrès, composé du Sénat et de la Chambre des représentants. Certains ont forcé l'entrée du bâtiment, obligeant les parlementaires à suspendre la séance. Cinq personnes ont trouvé la mort, dont une manifestante et un officier de police à l'intérieur du Capitole.

► Après quatre heures de tension dans le Capitole et aux alentours, la séance de vote a pu reprendre. Le Congrès a assermenté la victoire de Joe Biden.

► Jeudi 7 janvier, Donald Trump a fini par admettre la fin de son mandat et s'est engagé dans « une transition ordonnée ».

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