Moyen d’échange à l’origine, l’argent est devenu synonyme de statut social. Le classement des hommes et des femmes les plus riches du monde, celui des écoles offrant le plus haut salaire à la sortie fleurissent chaque année dans les magazines. Le « Gagner plus » érigé en crédo est devenu l’un des ressorts du fonctionnement de notre société. Pourtant, à la suite de quelques affaires récentes particulièrement médiatisées réapparaît une tendance inverse caractérisée par l’équation suivante : pauvreté = probité. S’enrichir : est-ce un bien, une nécessité, un objectif, une fuite, une illusion ...? Le désir d’enrichissement a-t-il une fin ? La quête d’enrichissement doit-elle être limitée ou décomplexée ? Quel est le rôle de l’Etat ? Si la richesse accumulée, réinvestie ou redistribuée participe bien à l’économie réelle des pays, la richesse colossale détenue par une minorité à l’heure où les inégalités sont de plus en plus perceptibles, ne devient-elle pas source de violence ? Peut-on envisager un seuil maximal de richesse alors même que l’émulation et l’ambition sont de formidables moteurs pour l’économie ? S’enrichir mais pas trop, objectif légitimement défendable ou véritable utopie ? Intervenants : Antoine de Romanet, co-directeur du département de recherche Société, Liberté, Paix ; Monique Pinçon-Charlot Sociologue, co-auteur de "La Violence des riches" (ZONES) ; Jean-Christophe Delaunay , entrepreneur dans l’économie numérique ; Jean-Marc Richard, président de la Fondation AMIPI Bernard Vendre. Débat animé par Anne-Dauphine Julliand, journaliste.