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IVG dans la Constitution : la Conférence des évêques de France appelle au jeûne et à la prière

Publié le 01/03/2024

Alors que le Congrès, réuni à Versailles le lundi 4 mars, a voté pour que soit inscrit dans la Constitution française la "liberté garantie" du droit à l’Interruption volontaire de grossesse, la Conférence des évêques de France a appelé au jeûne et à la prière : « Prions pour que nos concitoyens retrouvent le goût de la vie, de la donner, de la recevoir, de l’accompagner, d’avoir et d’élever des enfants. » Le Vatican déplore cette inscription et renouvelle son opposition au « droit à supprimer une vie humaine ».

Le lundi 4 mars, jour du vote du Congrès portant sur l'inscription de la liberté de recourir à l’interruption volontaire de grossesse dans la Constitution, la Conférence des évêques de France, appelle au jeûne et à la prière : « Demandons-en humblement et instamment la grâce. Prions surtout pour que nos concitoyens retrouvent le goût de la vie, de la donner, de la recevoir, de l’accompagner, d’avoir et d’élever des enfants. »

« Comme catholiques, nous aurons toujours à rester des serviteurs de la vie de tous et de chacun, de la conception à la mort, des artisans du respect de tout être humain, qui est toujours un don fait à tous les autres, à soutenir ceux et celles qui choisissent de garder leur enfant même dans des situations difficiles », précise le communiqué de la CEF, signé par le président Mgr de Moulins-Beaufort et les vice-présidents Mgr Jordy et Mgr Blanchet.

De son côté, l’Académie pontificale pour la vie publie un communiqué déplorant cette inscription du droit à l’IVG dans la Constitution. À l’instar des évêques de France, l’entité vaticane affirme qu’il « ne peut y avoir de "droit" à supprimer une vie humaine » et appelle les politiques du monde entier à faire de la protection de la vie « une priorité absolue ». 

Déclarant que, « précisément à l’ère des droits humains universels, il ne peut y avoir de "droit" à supprimer une vie humaine », l’académie vaticane lance un appel à tous les gouvernements pour que « la protection de la vie devienne une priorité absolue ». Elle demande que les décisions politiques soient fondées « sur un droit qui vise avant tout à protéger les plus faibles et les plus vulnérables ».

« La protection de la vie humaine est le premier objectif de l’humanité », peut-on lire encore dans le communiqué, qui souligne que pour l’Église catholique, « la défense de la vie n’est pas une idéologie, c’est une réalité ».

Le 7 février dernier déjà, le Vatican s’était opposé fermement au projet d’inscription de l’IVG dans la Constitution française, dans un éditorial publié sur Vatican News, intitulé « La France vers une Constitution contraire à la vie ». Le pape François, qui a toujours été très ferme sur ce sujet, a condamné à maintes reprises l’avortement, comparant cette pratique à celle « d’engager un tueur à gages pour tuer une vie humaine ». (Source I.MEDIA)

 

Mgr Ulrich : « Comment parler de liberté si l’avortement est la seule option promue ? »

Au lendemain du vote définitif du Congrès inscrivant la liberté de recourir à l'IVG dans la Constitution française, l'archevêque de Paris Mgr Laurent Ulrich a publié un texte intitulé « Comment parler de liberté si l’avortement est la seule option promue ? ». « Le refus d’accueillir la vie est désormais érigé comme un principe fondamental de la République », y déclare Mgr Ulrich.

Mais l'archevêque de Paris ne s'attarde pas sur la décision du Congrès et se tourne vers l'avenir : « Avec les citoyens de tous bords qui veulent continuer à porter, au-delà des opportunismes partisans, le témoignage de la dignité indépassable de toute vie, nous croyons aussi que personne, quels que soient ses choix, ne peut ni ne doit être résumé ou réduit à ses actes. Nous considérons qu’il est en revanche de notre responsabilité d’interroger notre société. Comment peut-on parler de liberté si l’avortement est, au fond, la seule option promue ? »

Mgr Ulrich évoque ainsi « des alternatives, qui méritent d’être soutenues et valorisées » : « Je connais des associations qui, avec humanité et délicatesse, accueillent et soutiennent les futures mères en difficulté. Nous pouvons être heureux que de telles initiatives existent : elles sont le signe que d’autres solutions peuvent être pleinement respectueuses du choix des femmes pour leur avenir et celui de l’enfant qu’elles portent. » Il s'inquiète également de la liberté pour des soignants d'exercer leur clause de conscience et de refuser de pratiquer une IVG.

« La tristesse et l’amertume que nous éprouvons ne doivent pas nous arrêter », conclut Mgr Ulrich. « Puisque nous voulons construire dans l’espérance une société toujours plus humaine et vraiment fraternelle, il nous appartient, avec tous les hommes et les femmes de bonne volonté qui ne se résolvent pas à considérer que le progrès ultime réside dans la seule protection des droits individuels, de poursuivre et d’amplifier nos efforts pour accueillir toutes les détresses et faire connaître toutes les options. »

 

Les réactions des évêques en France

Ces derniers jours, plusieurs évêques ont également publié des communiqués pour préciser leur propos ou inviter à prier et jeûner le 4 mars.

Mgr Luc Crepy, évêque de Versailles, où se réunissent en Congrès les parlementaires, a ainsi redit sa « tristesse » et son « opposition » à l’inscription du droit à l’IVG dans la Constitution : « C’est bien au contraire le respect de toute vie, de sa conception à sa mort naturelle, qui devrait être reconnu comme faisant partie du socle commun sur lequel se fonde notre société ». Avant d’inviter les fidèles du diocèse à prier pour les parlementaires et les gouvernants, « afin que le Seigneur éclaire les consciences et fortifie le courage de chacun, au service de la beauté et de la dignité de toute vie ».

Mgr Olivier de Germay, archevêque de Lyon, a lui aussi exprimé son regret de voir « la France mettre au même niveau l’égale dignité de la vie de toute vie humaine – principe à valeur constitutionnelle et la liberté d’accès à l’avortement ». « Comment pouvons-nous reléguer à la seule sphère privée une option touchant au respect du plus fragile ? », a ajouté l’évêque de Lyon, s’inquiétant par la même occasion de la liberté d’expression sur le sujet de l’IVG. « Il devient difficile aujourd’hui de s’exprimer sur ce sujet sans prendre le risque de devenir une cible médiatique (…) La liberté d’expression sera-t-elle garantie ? Et la liberté de conscience ? »

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, invite lui aussi « les fidèles du diocèse qui le pourront à prier et à jeûner à cette intention, le lundi 4 mars, alors que le Congrès sera appelé à ratifier ce projet de loi constitutionnelle ».

L’évêque de Nanterre, Mgr Matthieu Rougé voit dans cette constitutionnalisation de l’IVG une « dangereuse inversion des valeurs » : « il est frappant de voir comment une loi affirmant ouvrir une possibilité d’urgence a conduit à instaurer un prétendu droit fondamental, le verrou devenant cliquet », faisant le rapprochement avec le débat sur la fin de vie. Mgr Rougé se dit par ailleurs préoccupé face au nombre de « parlementaires plutôt interrogatifs voire réservés sur cette constitutionnalisation n’ont pas réussi à résister aux pressions du politiquement ou médiatiquement correct ».

Dans les diocèses d’outre-mer, Mgr Philippe Guiougou et Mgr David Macaire, évêques de Guadeloupe et de Martinique, ont quant à eux demandé de « pratiquer un jeûne et de réciter les mystères douloureux de Rosaire » le 4 mars.

 

 

 

Réaction de la CEF après le vote au Sénat

Au lendemain du vote par les sénateurs du texte visant à inscrire l'IVG dans la Constitution, les évêques de France avaient déjà fait part de leur « tristesse » dans un communiqué daté du 29 février, rappelant notamment que l'avortement « demeure une atteinte à la vie en son commencement ».

Les évêques français regrettent que le débat se soit réduit au seul angle du droit des femmes et n’ait pas évoqué les dispositifs « d’aide à celles et ceux qui voudraient garder leur enfant ». Le 28 février, 267 sénateurs sur 317 ont voté le projet de réforme constitutionnelle dans les mêmes termes qu’à l’Assemblée nationale. 50 sénateurs se sont opposés au texte, qui a définitivement été adopté le lundi 4 mars lors d’un congrès convoqué à Versailles.

 

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