Pierre Rosavallon, historien, spécialiste des questions liées à la démocratie a commenté les résultats des départementales dans " Face aux chrétiens ", émission en partenariat avec La Croix, KTO, Radio Notre-Dame et RCF. Pour lui, la morosité ambiante et la crise d’identité constatées sont dues en partie à un épuisement des partis politiques. " Ils ne représentent plus les Français, ce sont les auxiliaires des gouvernements ou ceux qui aspirent à gouverner. Et le parlement n’est là que pour soutenir ou combattre le gouvernement en place." Il attribue le succès du Front national au fait qu’il est devenu " aspirateur de différentes catégories de mécontents. Ce parti se présente comme l’anti-système, ce qui lui a permis de percer là où il n’avait pas accès jusqu’à présent, à savoir dans le monde catholique et parmi les gens de gauche. " Pierre Rosanvallon dit que pour réussir sa percée, le FN a utilisé la notion de laïcité." Il en a fait un instrument de combat contre l’islam, et cette laïcité de combat plaît parce qu’elle apparaît légitime."Pierre Rosanvallon observe que " le vivre ensemble s’étiole par les inégalités et note que " les Français ont moins envie que par le passé de faire société ensemble. " Pour lui les grandes manifestations qui ont suivi les attentats de janvier étaient d’abord " une communauté d’effroi ". Si Pierre Rosanvallon a lancé une collection de petits livres intitulés " Raconter le vie ", c’est pour redonner la parole à ceux qu’il appelle les " Invisibles ". " Si j’ai le sentiment de ne pas être écouté, de ne pas être raconté, c’est que je compte pour rien et c’est ainsi que notre société est minée par les préjugés" et il reproche aux médias d’être plus dans le voyeurisme, dans les bruits que dans la connaissance sociale. "

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